Doux leurres
Toi qui nous manques tant,
Toi qui n'es jamais venu,
Toi dont, jamais, aucune lettre
Ne recueilleras l'Essence,
Nul son à confier aux vents,
Nul prénom à consigner au Temps,
Toi qui, jamais, ne coloreras ma vie
De tes éclats de rire ,cristallins
Comme les pleurs de la Terre au matin,
Toi qui jamais ne bouleverseras
L'ordre tranquille de mes jours,
Toi qui, jamais, ne me confieras
La fragilité de tes rêves avoués,
Voici que vient l'heure de nous quitter,
L'heure où l'invisible transparaît,
A travers nos souffrances mêlées,
Pour enfin recueilllir
Nos pleurs orphelins.
Je t'aime au nom de l'Eternité,
Je t'aime comme on aime une étoile,
Je t'aime comme dans une longue absence.
Je te confie au Firmament
Afin que jamais ne s'éteigne
Le sillage lumineux
De ta grâce enfantine.